Lilly Rose Agnouret ou la plume enchantée

Elle nous vient du Gabon et est auteure de plusieurs romans publiés sur le net.

Sur Muswada, Lilly Rose Agnouret a signé des œuvres comme « La fièvre de cet instant… » qui frôle déjà les 100 000 vues, « Juste un peu de piment », « ça va se savoir » ou encore « Simplement irrésistible ».

Le caractère fougueux de ces personnages, l’humour toujours présent dans ses œuvres et cette dextérité quand elle décrit les scènes érotiques rendent sa plume unique.

Mais qui est donc Lilly Rose Agnouret dans la vie réelle ? Muswada vous dit tout  à travers cette  interview qu’elle a bien voulu accorder à la Team .

Team Muswada : Bonjour Lilly Rose Agnouret comment vous allez ? C’est un honneur pour la team de pourvoir enfin vous interviewer .

Lilly Rose Agnouret: Tout va bien pour moi, (rires). Le plaisir est pour moi. Je lisais les interviews des autres auteurs et je me disais  à quand mon tour ? (rires). Autant dire que vous me mettez de bonne humeur tout d’un coup.

Team Muswada : (rires) Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs  en quelques phrases ?

Lilly Rose Agnouret: Gabonaise. Maman (c’est le rôle le plus important de ma vie. Que dire d’autre ? Je suis née à Libreville. Élevée par une maman célibataire. Je suis en couple avec monsieur Sexy, donc mesdames, plus la peine de chercher vu qu’il est à moi (rires). Je suis Hyper fan à mort, de One Direction, Boyce Avenue et Beyoncé. J’aime la musique africaine du style Lokua Kanza, Youssou Ndour, Angélique Kidjo, Pierre Claver Akendengué. Je ne danse pas du tout  le coupé-décalé. J’aime les voyages.

Team Muswada : Lilly Rose Agnouret  fait quoi dans la vie  à part l’écriture bien sûr et le métier de Maman  ?

Lilly Rose Agnouret : Je travaille dans le privé, pour une entreprise sous-traitante de l’industrie pétrolière.

Team Muswada : A quel personnage de vos histoires vous vous identifiez le plus ?

Lilly Rose Agnouret : Cette question me fait sourire. J’ai écrit tellement d’histoires ! Les personnages ont longtemps partagé mon quotidien qu’à force, je ne saurais dire vraiment lequel me correspond. Je dois dire que chacun de mes personnages est très différent de moi. (rires). J’essaie d’imaginer des femmes capables d’accepter leur part de faiblesse alors qu’au quotidien, je suis toujours là à espérer que personne ne me vois comme une personne faible mais plutôt comme une battante. Je suis toujours celle qui a un commentaire à faire, des idées à défendre. Vous voyez le genre ?

 

Team Muswada : Exact (rire). Parlez-nous un peu de votre passion pour l’écriture. Quand et comment avez-vous décidé de vous mettre à écrire ?

Lilly Rose Agnouret: Tout a commencé par la lecture. Je lisais beaucoup pendant l’adolescente. Tout y est passé, les bandes dessinées du genre Tintin, Asterix, Luky Luke et Harlequin, Adoras et autres romans à l’eau de Rose. J’ai adoré lire les romans africains comme Une vie de Boy, Amkoullel l’enfant peul, ou encore Une si longue lettre, et Elonga ( de ma compatriote Angèle Rawiri). J’écrivais des poèmes en première et terminale. Puis, c’est bêtement que j’ai commencé en 2012 à écrire une chronique sur Facebook. Au départ, je voulais juste m’amuser et voir ce qu’en diraient les lecteurs. Je pense que si je ne lisais pas autant, je n’aurais peut-être pas sauté le pas. Mes lectures ont stimulé mon envie d’écrire des histoires et les faire partager aux lecteurs.

Team Muswada : Comment vous vient votre inspiration ? Et surtout comment arrivez-vous à la dompter ?

Lilly Rose Agnouret: Je pourrais dire que tout m’inspire. J’observe les gens et parfois, je m’amuse à deviner leur vie. C’est toujours le départ d’une belle histoire. Pour la chronique PUPUCE qui m’occupe déjà depuis 3 ans, tout est parti d’un choc, je dois dire. J’accompagnais une amie dans un centre de santé où le suivi des femmes enceintes est gratuit. Mon amie attendait son premier enfant, à 31 ans. Et, dans la salle d’attente de la sage-femme, il n’y avait que des jeunes filles. Aucune n’avait encore 20 ans. Je m’étais amusée à leur poser des questions anodines, comme ça, histoire de faire la conversation, vu que j’ai des enfants aussi. Et je m’étais rendue compte qu’il y avait dans le lot une jeune fille de 17 ans qui en était à sa 3ème grossesse. C’est quelque chose qui m’a tellement perturbé que je me suis instinctivement mise à écrire. Je ne savais pas où l’histoire allait me mener. Je souhaitais juste parler d’une grossesse précoce et la suite est venue toute seule.

Pour ce qui est par exemple de « ça va se savoir…« , qui est disponible sur Muswada, tout est parti d’une rencontre. Je me suis mise au défi de raconter l’histoire d’une personne qui aurait vécu une relation chaotique  avec sa mère et qui malgré tout aurait réussi. En fait, j’avais rencontré dans un avion pour Addis Abeba, une gabonaise, jeune avec la tête bien faite, une véritable workingirl qui travaille dans la finance au Japon. Son image et restée gravée en moi pendant longtemps ? J’ai inventé le personnage de Merly Azizet et ses déboires à la suite de cette rencontre.

Et puis, il arrive des moments où, je me retrouve smartphone en main et les mots me viennent comme ça, sans réellement savoir où tout va me mener. C’est ainsi que j’ai commencé à écrire « La fièvre de cet instant » disponible sur Muswada. Je voulais une histoire romantique à souhait, le genre à me faire pleurer de joie. Le résultat me surprend toujours, aujourd’hui encore. J’adore ces deux personnages, Alex et Timy.

Pour écrire, je me pose parfois des questions. Il m’arrive de me demander : et si tu te retrouvais dans telle ou telle situation, que ferais-tu ? De là, je brode et construis des histoires.

J’arrive à dompter mon imagination peut-être en écrivant au quotidien. Je me suis rendue compte qu’en écrivant ne serait-ce que deux ou trois pages par jour, cela fait marcher mon imagination. Et autre chose, quand j’arrive à un moment de blocage, je sors, je vais me balader, traîner mes pieds dans le sable au bord de la mer. Cela apaise l’esprit et le nourrit.

Une chose, cependant. Quand les idées ne  viennent pas, je ne force pas. Je laisse mon laptop de côté et j’ouvre un livre ou alors, je m’empiffre de séries policières (rires) ou je regarde les programmes de Piwi+ avec mes petits princes.

 

Team Muswada : Pour toutes ces personnes qui vous lisent et qui ont  envie de se lancer dans l’écriture que leur conseilleriez-vous ? Comment procéder ? Et surtout à quel intervalle de temps vous pensez qu’il faille publier des chapitres ?

Lilly Rose Agnouret: Je dirais qu’il faut être prêt, ne pas se lancer à l’aveuglette. Il faut avoir une idée bien précise de ce que l’on a envie de faire. Il faut aimer ce qu’on fait et s’y donner je dirais, à 100%.

Les lecteurs lisent mais n’imaginent pas le travail colossal qu’il y a derrière. Vous imaginez, écrivez, relisez, postez et répondez aux commentaires. Si vous n’avez pas un tempérament assez solide pour supporter les commentaires désagréables, laissez tomber.

Si vous n’êtes pas capable de prendre du recul par rapport aux critiques, si vous avez comme on dit au Gabon, « le petit cœur », c’est à dire que vous vous enflammez vite et encaissez mal les critiques, ne vous lancez pas.

Par-dessus tout, écrivez des choses que vous avez envie de lire. Ce sera plus facile pour un début.

Il y a des choses qui ne s’improvisent pas. L’écriture est un engagement. Et encore plus lorsque l’on se lance et décide de tenir une page et proposer différents feuilletons aux lecteurs.

Ensuite, se lancer comme romancier se prépare aussi. Là encore, je pense qu’il faut y réfléchir, être armé pour cela et croire en sa chance.

Mon conseil pour ceux qui veulent se lancer : « aimez ce que vous faites ! Et faites-le bien ! Soignez votre vocabulaire, votre orthographe et la grammaire. Lisez autres chose que des chroniques, pour vous améliorer.

A quelle fréquence publier des chapitres ? Je dirai qu’au début, il vaudrait mieux être capable d’en publier au moins un par jour.

Team Muswada : Comment avez-vous connu Muswada ? Et que pensez-vous de cette plateforme ?

Lilly Rose Agnouret: Je suis totalement fan. J’ai connu Muswada par le biais d’une amie. J’étais à fond sur Facebook et faisais vivre ma page « Un temps pour rire, un temps pour aimer« . Et elle m’a convaincue de faire un tour sur Muswada. Elle trouvait, et trouve toujours, la plateforme géniale. Et elle me disait que les lecteurs sur Muswada étaient plus exigeants. J’ai d’abord lu deux auteurs qu’elle m’a fait découvrir Kayne Aliah et Alexa. J’ai donc lu Serge célibataire et marié et ensuite La bonne. J’ai pas mal accroché. J’ai décidé de tenter l’expérience, sans savoir si j’arriverai vraiment à gérer les deux interfaces, Muswada et Facebook.

Finalement, je trouve expérience drôlement enrichissante. Avec la deuxième version de Muswada, les choses sont plus dynamiques, interactives. On reçoit les notifications même lorsque l’on n’est pas connecté ; cela rend la relation avec les lecteurs plus intéressante.

J’aime beaucoup Muswada, je dois dire. Il y a toujours de quoi lire. Ainsi, quand je m’ennuie, il me suffit de me connecter pour lire et m’évader.

Team Muswada : Vous faites beaucoup dans le genre érotique ? Ce n’est pas difficile sur un continent où les gens ont encore l’esprit un peu étroit et parfois même  fermé ?

Lilly Rose Agnouret: (rires) A vrai dire, je ne me pose pas vraiment de questions. J’écris ce qui me passe par la tête. Je veux dire, à un moment, il y en a juste un peu marre d’avoir à lire des histoires avec des héros et héroïnes blancs, évoluant dans un univers qui ne nous correspond pas. On veut bien se repasser en boucle Fifty shades, mais à un moment il faut arrêter ! A chacun ses modèles. Le fouet, les menottes et l’échangisme, le soda-masochisme, c’est pas trop africain. De fait, j’écris en faisant vivre un peu mon africanité dans mes histoires érotiques. J’écris des choses que peut-être je ne trouve pas en lisant les grands noms que l’on nous propose à coup de marketing et dont tout le monde parle à tout bout de champs.

Le problème avec l’érotisme c’est que cela touche à l’intime et que les africains sont plutôt pudiques dans tout cela. POURTANT, dans l’intimité…atchoum ! Il s’en passe des choses. Alors, pourquoi ne pas les écrire et les faire vivre aux lecteurs ???

On suppose parfois qu’on invente pas mal et que tout ce qui est érotique est parfois trop « moderne », trop occidental. Mais la vérité c’est qu’il faut parfois s’asseoir et écouter les grand-mères parler. Elles vous feraient pâlir avec leurs récits.

Donc, pour moi, écrire les sentiments, écrire l’amour physique, décrire des actions hots et fortement pimentées, c’est aussi banal que d’écrire sur un repas de Noël en famille.

Les intentions sont les mêmes : que les gens lisent et y prennent du plaisir. En sachant que si ce n’est pas votre tasse de thé, vous pouvez passer tranquillement votre chemin.

Tout ça n’est que littérature. Pas de prise de tête, pas de besoin de se cacher pour lire tel ou tel auteur. J’écris des histoires érotiques ; j’en lis aussi. Ainsi va la vie. (rires)

Et, encore une chose qui souvent me fait rire et appuie encore la thèse d’une petite hypocrisie vis à vis de ce genre littéraire. Que pensez-vous que les filles se racontent quand elles se retrouvent à huis-clos ? Ça parle beaucoup de sexe, sauf quand on est trop chrétienne pour aborder ce genre de chose.

Il y a des limites que je m’impose naturellement quand j’écris des histoires érotiques ; je ne supporte pas tout ce qui est bondage ; domination soumission. Je ne supporte pas et ne lis pas tout ce qui est rapport au MM ou FF (relation avec partenaire de même sexe). Je déteste l’idée que l’on puisse avilir son partenaire au lit et dans la vie de tous les jours. Au moins ça, c’est clair. Pour le reste, c’est juste ludique de savoir qu’une belle histoire d’amour, c’est la rencontre, le coup de foudre, les dîners romantiques mais aussi les baisers et les caresses et la température qui embrase le lit et pousse les amoureux, ou les partenaires d’un soir, à dire : « oui, encore ! Ne t’arrête pas. » (rires)

 

Team Muswada : Que pensez-vous de la littérature Africaine aujourd’hui   ? Et surtout comment vous la voyez évoluer d’ici 10 ans.

Lilly Rose Agnouret : Je la trouve quand même assez riche. Je regarde les programme de mes nièces au lycée. Elles lisent aujourd’hui des auteurs classiques comme Mariama Bâ ou Sembène Ousmane mais aussi des contemporains comme Elie Elisabethe ou encore Muetse-Destinée Mboga ou Natasha Pemba. C’est encourageant. Et savoir qu’il y autant d’auteurs africains qui se lance en auto-édition et nous permettre de lire des choses de chez nous, je dis que c’est simplement génial !

Team Muswada : Parlez-nous un peu de vos histoires en vente sur amazon ?

Lilly Rose Agnouret : J’ai commencé à publier sur Amazon en 2015. cela se passe super bien. C’est une très belle expérience. L’auteur crèe lui-même son œuvre, de la couverture à la fixation du prix de vente. L’on peut suivre les ventes au quotidien et même proposer des promotions quand on le souhaite.

Je parlerai essentiellement de ces œuvres qui semble t-ils plaisent beaucoup :

« Ce doux doux vertige« , qui est une romance érotique qui raconte l’histoire d’une femme négligée et abandonnée par son époux. Lors d’un voyage, pour se changer les idées, elle tombe sur un amoureux transi qui, des années plus tard, ne l’a pas oubliée. Ils décident de vivre une aventure, qui finalement abouti à une réelle histoire d’amour.

Dans, « Les choses de mon corps, la vie d’Alésia Jade Ossey« , il est question de reprendre sa vie en main, quand on a perdu l’espoir et qu’on s’est fait cocufiée quelques jours avant son mariage, par son fiancé et sa petite sœur ! C’est l’histoire d’une jeune femme qui après des déboires amoureux, se retrouve maman célibataire et doit se reconstruire.

Pour « Une leçon interdite« , je souhaitais parler d’un amour tabou. Il s’agit d’une relation entre un élève de terminale et son professeur. Le professeur en est à sa première expérience professionnelle et se retrouve confronté à une classe d’élèves multi-redoublants, pour lesquels, faire des paris et se mettre au défi de « démonter » une prof, est un jeu.

Avec « Indécente et incandescente », je voulais aussi parler d’une relation tabou. Il s’agit de l’amour entre une jeune fille et le meilleur ami de son oncle. La jeune fille, s’amuse à détourner cet homme de son épouse. La relation reste secrète jusqu’au jour où, l’amant apprend que la jeune fille, qui l’a littéralement emballé, va se fiancer. Dès lors, tout va en vrille, l’amant ne supportant pas l’idée de vivre sans l’objet de son affection. Il décide d’aller voir son meilleur ami, donc l’oncle de la jeune fille, pour lui dévoiler le pot aux roses. Et là, c’est la catastrophe (rires).

Dans « Black & White« , il est question d’une relation interraciale. Je voulais par-là, rappeler que dans ce genre de relations, il y a d’abord de l’amour. Parce que l’on a trop souvent les images négatives de ces femmes prêtes à tout pour avoir un blanc et qui en viennent à « marabouter » le moindre homme blanc qu’elles rencontrent.

Enfin, avec « Et si c’était toi ? » Il est question d’une femme forte, battante ayant réussi brillamment ses études supérieures et qui a une carrière professionnelle enviable ; et puis, patatra… Elle tombe amoureuse et épouse un être assez abruti et barbare, qui la réduira à l’état d’objet avant de l’abandonner tout bonnement. Là encore, il s’agit de se reprendre en main et de comprendre que la personne que l’on est  plus importante que l’amour que l’on peut avoir pour quelqu’un. Quand l’amour est nocif, il vaut mieux le laisser si l’on ne veut pas y perdre de soi.

 

Team Muswada : Comment acheter vos histoires quand on vit en Afrique ?

Lilly Rose Agnouret: Mes œuvres sont en vente exclusivement sur Amazon, en format Kindle et en format papier. C’est le procédé que j’ai préféré pour les protéger un tant soit peu. C’est vrai que parfois il difficile dans certains cas de se les procurer car il faut avoir une carte bleue. Mais pour l’instant, je n’ai carrément pas le temps de gérer les ventes directes.

Il y a un titre « Une nuit à Cape Town« , qui est disponible à l’achat sur la librairie en ligne Kusoma. Les lecteurs peuvent se la procurer en passant par des paiements via Wari ou MobileMoney. J’espère y proposer deux autres titres en 2018.

 

Team Muswada : Merci pour cette belle interview qui tend vers sa fin, un dernier mot à vos lecteurs ?

Lilly Rose Agnouret: Lisez ! Ça donne la pêche. Ça cultive. Ça émeut. Lire vous aidera toujours à mieux comprendre le monde.

Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui me suivent. Vos commentaires me donnent souvent le sourire quand je suis triste. Ils me permettent aussi de m’améliorer. C’est un plaisir d’avoir votre ressenti sur chaque histoire, que vous aimiez ou pas.

 

1 commentaire sur “Lilly Rose Agnouret ou la plume enchantée”

  1. Waouh, pour une découverte, c’en est une depuis que je le balade sur Facebook et passe sur la page un temps pour rire, un temps pour aimer….. Je crois que je viens de trouver ma raison de réellement lire cette auteure….. Qui touche à tout….
    Bien des choses à Lilly Rose À??

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